L’origine des gravures sur bijoux

Faire graver un bijou, c’est apposer sa marque sur le plus beau des objets. Souvent, on grave son désir sur les bijoux au destin exceptionnel, ceux qui traversent les générations de votre famille ou qui représentent un cadeau important pour ceux qui vous sont chers. Traditionnellement, on inscrit les mots sur des plaques à graver qu’on laisse pendre au bout d’une chaîne en or par exemple. Ce sont des pendentifs tout à fait classiques, mais toujours très nobles. Quels sont les origines de la gravure sur bijoux ?

Quelles sont les plus vieilles gravures sur bijou ?

On trouve les premières tailles de bijou sur les premiers sceaux, plus de 4000 ans en arrière, en Mésopotamie. On retrouve d’autres traces de telles pratiques dans les dynasties égyptiennes.
Il faut attendre 400 ans avant J. C., en Grèce, pour voir apparaître les **premiers camées**, utilisés alors comme décoration de bague ou de boucles d’oreilles.

Pourquoi le terme camée ?

Le mot a des racines italiennes (cameo) qu’il partage avec d’autres mots comme camaïeu. À l’époque les artistes-joailliers utilisaient des agates aux teintes multicouches pour donner l’aspect d’un camaïeu. Le dessin, comme aujourd’hui, est réalisé sur la couche la plus claire (la supérieure) pour aller creuser vers les couches plus sombres en profondeur.

Pourquoi des portraits de femme sur les camées ?

camée

Ce sont les hellènes (les Grecs anciens) qui généralisent cette pratique de gravure de portraits. Les artistes de la Grèce classique choisissent des profils de femmes, de déesses et toutes les héroïnes de la glorieuse mythologie. Ensuite, cette mode s’installé dans l’Empire Romain et les classes les plus riches s’en entichent. A ce moment-là, on généralise la pratique de la représentation de femme, mais le dessin perd sa dimension « sacrée ».

Pourquoi on représente souvent la Vierge sur les camées ?

A la fin de l’Empire Romain, de nombreuses techniques de taille des pierres disparaissent. Seule l’Eglise dans quelques-uns de ses monastères permet à la technique de perdurer. Évidemment, les moines utilisent plutôt le visage de la vierge que de femmes du siècle comme représentation. C’est au XVIème siècle et en Italie que la technique réapparaît de façon massive. Parfois représentant la vierge ou les saints, d’autres fois à des fins purement ornementales. Après la Renaissance et au début du Classicisme, on s’inspire largement des modèles antiques et jusqu’au XVIIème siècle les objets deviennent de pures pièces de joaillerie. On retrouve les camées sous forme de médaillons, de broches et de bagues.

Quand les camées prennent-ils leurs formes modernes ?

Au siècle des Lumières, on utilisait un outil de forme circulaire avec un mélange d’huile et de poudre (dont la poudre diamant) pour arriver à une gravure en relief intéressante. La mode privilégie toujours les portraits, mais les camées se voient ornés aussi de symboles classiques. En parallèle, lune technique de camées en porcelaine voit le jour. C’est au XIXème siècle où apparaissent les camées sous leur forme moderne grâce à l’utilisation du coquillage marin pour poser les gravures. Le succès des camées devient international et se répand dans toutes les couches de la société.